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Avaler ce monde qui nous digère lentement (2)

Cette semaine, retour à la formule classique. Un billet plus bref, très chaud et estival, sous le signe d'un seul événement : la déflagration d'un train de marchandise explosant à Lac-Mégantic.

 

Ainsi, après avoir modifié la présentation de mes segments en me concentrant sur une source radiophonique, un livre et une capsule audio-vidéo pour aborder 

  • ce qui se passe ailleurs dans le monde;
  • ce qui se déroule au Canada;
  • et ce qui se dit d'intelligent sur les médias;

cette fois je n'utilise qu'un événement pour en éclairer les aspects les plus importants sous ses trois angles différents.

 

Et ce, toujours en essayant de demeurer le plus pertinent possible.


 

Alors, sans plus tarder, on attaque le premier lien et le premier segment.

 

Ce qui se passe ailleurs dans le monde, c'est-à-dire ici...

 

Habituellement, la nouvelle mondiale, celle qui prend une dimension internationale, elle vient du Bangladesh, du Brésil ou de l'Égypte. Écroulement des moyens de production sur ceux et celles qu'on exploite. Révolte d'une population invisible qui se manifeste soudain face à sa paupérisation progressive, agressive. Ou bien s'agit-il d'une révolution manquée, d'un rendez-vous obligé avec un coup d'état militaire ? Lente et pénible transition politique susceptible de produire l'onde de choc tant redouté : la fameuse instabilité qui fait fuir le capital de risque tant prisé. La répétition du carnage Syrien ? La descente aux enfers algérienne dans les années 1990 ? Qui peut savoir quel scénario peut s'écrire lorsqu'une population est aux prises avec l'éclatement de la légitimité du pouvoir, sous la pression de l'insatisfaction grandissante ?

 

Mais, exceptionnellement, cette semaine, le drame hebdomadaire vient d'un petit patelin du Québec. Un endroit discret, une attraction modeste pour les touristes et, bien entendu, là où, comme dans bien des villages et petites villes de La Belle Province, passe le train. Avec son lot de marchandise. Marchandise constituée de matière parfois inoffensive, et parfois de matières toxiques ou explosives.

 

Un article publié dans Les Affaires.com, permet de se rendre compte que la tragédie de Lac-Mégantic peut ébranler n'importe qui. Même ceux qui, selon la croyance populaire, ne font que compter sur les autres pour s'enrichir mais qui, pourtant, voit aussi la valeur humaine d'une région frappée par une négligence criminelle. Autrement dit, on y perçoit encore cette fibre judéo-chrétienne dans cet emploi du "miracle" et dans cette capacité d'envisager fraternellement la vie des Méganticois.  Ce qui prouve que même l'éditeur d'un journal de ce type est tout de même capable de voir la réalité en face, quand l'appauvrissement soudain d'une bourgade résonne comme la fin d'une certaine humanité sur le continent du fameux "rêve américain".

 

 

Bref, dans quelques semaines ou quelques mois, il sera utile d'après moi d'avoir ce petit bout d'article épinglé quelque part afin d'y revenir puiser l'essentiel :

 

N’oublions jamais que l’enfer est passé par là et qu’il faudra faire l’impossible pour éviter qu’il passe ailleurs. - Stéphane Lavallée


 

Ce qui se déroule au Canada (concernant Lac-Mégantic)...

 

Maintenant que nous avons vu qu'il est possible de voir la communauté d'affaires du Québec s'émouvoir d'une tragédie humaine causée par un déraillement inacceptable d'un certain laissez-faire économique, il est maintenant nécessaire de se demander si la classe politique peut être à son tour à la hauteur de la situation.

 

Franchement, au niveau canadien, on perçoit encore plus clairement le détachement, la déconnexion de plus en plus palpable entre Ottawa et le reste des citoyens canadiens.

 

De moins en moins responsable de quoique ce soit, de plus en plus obsédé par l'idée de réduire l'intervention de l'État dans l'économie - et non pas la présence de l'État dans nos vies -, les conservateurs fédéraux ont démontrer encore une fois à quel point le concept d'État Providence leur est totalement étranger. Un peu comme tous ces citoyens qu'ils ne comprennent que lorsque ceux-ci, les citoyens en question, se retrouvent compartimenté dans de petites catégories clientèlistes qu'il suffira ensuite de charmer afin de manufacturer son consentement, le moment venu. Au moment du prochain sondage ou de la prochaine élection.

 

Quoi de mieux qu'une capsule vidéo du premier ministre du Canada tenant son point de presse à Lac-Mégantic pour en avoir le coeur net ?

 

 Et comment bouder son plaisir en ne plaçant pas dans ce segment pense-bête la réaction sonore d'un citoyen face à l'attitude du ministre fédéral des transports, Denis Lebel ?

 

 

 


 

 

Ce qui se dit d'intelligent sur les médias...

 

Eh bien, à cette étape du billet, un peu difficile de trouver quelque chose de vraiment profond ayant été dit sur la couverture médiatique des événements de Lac-Mégantic après un si court laps de temps. Après tout, il faut quand même un certain recul, à la fois par rapport à la situation et par rapport au discours médiatique, afin de bien cerner ce qui fonctionne ou pas dans la couverture en boucle et en continu de ce type d'événement. Que ce soit en "temps normal" ou en pleine période de creux estival, comme c'est le cas en ce moment.

 

Cela dit, on peut quand même donner une note d'originalité ou, à tout le moins, relever le courage de Guy Fournier pour aller oser qualifier "d'inflation verbale" certaines déclarations médiatiques concernant ce terrible drame.

 


 

bonus track :

 


 



12/07/2013
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